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Citoyenne diariste
Pseudo: Aliena
Pays: Suisse
Occupation: licenciée en philosophie
La ville en bleue d'Aliena: 17.08.04-16.11.07


"Der Himmel über Berlin" (Les ailes du désir)

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Ma lettre au Père Noël
Cher Père Noël,
J'ai trouvé ton adresse dans le journal aujourd'hui. Je ne savais pas que ton adresse était si précise et si connue. Tu vois, moi j'imaginais simplement noter sur l'enveloppe: "Père Noël - Pôle Nord". D'ailleurs, je ne savais pas que tu t'appelais aussi Santa Claus. En plus d'un nouveau nom, tu as une adresse en Finlande. C'est plus marketing, c'est ça? En parlant de marketing, franchement Père Noël, adopter le costume de Coca-Cola, c'est pousser le bouchon un peu loin, non? J'en ai appris des choses sur toi aujourd'hui. Mais est-ce que ce que je sais sur toi est toujours d'actualité?

Est-ce que tu descends toujours dans les cheminées? Est-ce que tes lutins fabriquent toujours tous les jouets?  Parce que bon, faut dire que toutes les familles n'ont pas une cheminée. Et tes lutins, ils ont un syndicat au moins, hein? Magie de Noël. C'est toi Père Noël, la magie de Noël? Elle sert à quoi la magie de Noël au fait? Ah, j'entrevois une réponse, c'est pour entrer quand même, même sans la moindre cheminée. Je pose trop de questions, oui. Pourquoi je ne me contenterais pas de croire.
Voilà, je crois en toi cher Père Noël. Je te vois dans ma tête. Tu as cette grande barbe blanche, ces joues rouges, ce ventre dodu et le fameux costume rouge (eh oui...). Sur ton dos, un grand sac sans fin, sans fond. Tu vas t'envoler avec ton traineau (non, je me demanderai pas comment il vole). Le lendemain matin, à Tokyo, comme à Sydney et Abidjan, chaque enfant trouvera sous le sapin de Noël, un merveilleux cadeau. Le monde aura changé.
Ah c'est une jolie image. C'est vrai, n'est-ce pas? Tu n'oublies personne et personne n'est déçu? Juste pour un jour, tous les enfants du monde sont heureux et ça c'est bien. J'aime bien penser à ça quand la culpabilité me ratrappe, quand je dévore mon dix-huitième toast au saumon et que je n'en finis plus de compter les cadeaux et les enveloppes garnies. Excuse-moi Père Noël, je deviens cynique, et on ne fait pas ça avec le Père Noël.
Le monde est ce qu'il est et tu n'y peux pas grand chose.
Je dois t'avouer quelque chose. J'aime pas Noël. Voilà, c'est dit et ça soulage. J'ai mille raisons de ne pas aimer Noël et elles se résument toutes à ceci: Noël n'est que consommation. J'ai cette boule au ventre, ce mal être noelesque qui me poursuit depuis des années. Je ne peux même pas m'accrocher au mythe de la famille réunie. Blasée, déçue. Je traîne ma mine angoissée et ne fais que des sourires forcés. Mais au fond, à quoi ça sert?
Je me rends malade  et ça ne fait pas avancer les choses. Sans compter que je ne suis pas d'une compagnie très agréable. Alors je me dis, il doit y avoir quelque chose à faire, une bonne raison d'aimer Noël et de sourire.
J'aimerais oublier cette rencoeur qui me ronge. Noël ne sera jamais parfait. Dans toute sa dimension, il y aura quelque chose d'hypocrite, de purement consommateur, d'injuste. Ce n'est pas près de changer. Changer de regard. Je veux croire que Noël possède en lui quelque chose de beau, quelque chos de pur. Loin de l'argent et des inégalités. Parce que, Père Noël, avec tout le respect que je te dois, Noël ne se résume pas à toi. Un tout petit enfant, né dans la paille, parmis les animaux, est né ce jour là. On ne parle pas souvent de lui, il n'est peut-être pas assez rentable. Il n'apporte pas de gros paquets cadeaux. J'insiste, je ne me la joue pas moralisatrice Père Noël, j'essaye de comprendre. Je ne te dénigre pas, après tout, tu n'as rien demandé, les humains ont fait de toi ce que tu es.
Vois-tu, j'essaye simplement de déposer mes poids. J'essaye d'avoir le coeur léger et plein d'espoir. Ne te moque pas hein, je ne suis en train de me transformer en fleur bleue. On peut bien rire de la "naïveté", mais je crois qu'il est plus difficile de faire confiance, de croire, que ce qu'on imagine habituellement.
Oui, Noël s'est peu à peu mué en produit de grande consommation. Mais au-delà de ça, j'aimerais suivre les traces d'un enfant, savoir trouver le bon côté des choses, savoir faire plaisir, savoir dire merci. J'aimerais m'aseoir près du berceau. Trouver la force d'avoir l'espoir et de croire en l'esprit profond de Noël. Alors peut-être, aurai-je aussi la force de changer le monde. Tout comme le premier Noël a changé le monde.
Voilà Père Noël, j'espère avoir fait un peu la paix avec toi et ton Noël. Continue de donner de la joie aux enfants, mais dans ta grande bonté, n'oublie pas d'aider chacun à faire la paix avec lui-même et avec ce monde.
Ecrit par Aliena, le Jeudi 15 Décembre 2005, 17:01 dans la rubrique "Journal de bord".
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Commentaires :

  newton
newton
15-12-05
à 17:30

C'est un magnifique article que celui que je viens de lire... Merci Aliena! Au début, j'avais un grand sourire, puis une grande tristesse m'a empli le coeur avant de laisser la place à un bonheur profond. C'est un peu le chemin que j'ai fait avec ce texte.
J'aimerais que tu puisses être heureuse à Noël. J'ai presque toujours vécu des Noël heureux (sauf quelques années où je ne pouvais rien partager), toujours en famille, et le centre était toujours cet enfant. Je ne voyais pas ça sous cet angle, mais c'est vrai que le centre de la soirée se situait à minuit... Le vrai partage... C'est vrai que Noël a un côté bien commercial (il n'y a qu'à sortir dans la rue pour le constater): Noël est devenu le prétexte pour nous obliger à acheter, à consommer... Pourtant, à la base, Noël, c'est un enfant. Je crois d'ailleurs que j'avais écrit quelque chose sur ce sujet l'année passée, à la même période... Enfin, je vais arrête de blablater.
J'aimerais encore te dire une fois merci pour ce message d'espoir, de joie et de bonheur! Merci!
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