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Etudes de philosophie

Deux examens terminés!! Il ne m'en reste plus qu'un et j'aurai ma demi-licence. Ces temps d'examens m'ont permis de réfléchir encore une fois sur les études de philo. Souvent, on me demande: "Pourquoi fais-tu des études de philo? à quoi ça sert?" ou encore "Quel métier auras-tu après de telles études?". J'aimerais faire part ici de ma réponse à ce genre de questions...

Donc, pour mes examens, tout s'est bien passé. Le premier, un examen intermédiaire de science des religions, s'est déroulé sur un quart d'heure (c'était donc un oral bien sûr). Pour cet examen, aucune note n'était attribuée, mis à part la mention "réussi" en cas de succès. Je suis contente d'avoir passé cet examen de science des religions, il m'inquiétait particulièrement. Il y avait beaucoup de matière, de détails et de théories diverses.
Mon deuxième examen était un examen de philo, de philosophie politique et d'éthique en fait. C'était vraiment un super examen!! Juste avant j'étais assez angoissée mais dès que je suis entrée dans le bureau du Prof. et que j'ai commencé à parler, plus rien ne pouvait me stopper! ;-) J'ai beaucoup critiqué mes textes, ne me gênant pas pour incendier ce pauvre Kant. Je crois que le Prof. a bien aimé cette audace un peu naïve. J'ai aussi présenté le livre d'Abécassis dont je parle dans un précédent article. Il ne connaissait pas ce livre et a paru ravi de le découvrir, il m'a même dit qu'il allait l'acheter. Et, cerise sur le gâteau, il m'a proposé de publier un petit commentaire sur ce livre dans une revue de philo!! Je serais assez motivée pour le faire, ça me fera une bonne expérience. Tout ça pour dire qu'après une demi-heure d'examen, j'ai eu la joie de recevoir la note maximale! C'est très encourageant, d'autant plus que je pense faire mon mémoire de licence avec ce professeur. Bref, j'espère que le dernier se passera aussi bien. Il s'agira d'un exmanen de philosophie de l'esprit et du langage (cf. quelques articles de Newton).

Mais au fait, pourquoi faire des études de philo? Habituellement je réponds "parce que ça me passionne" ou "parce que la matière est étendue et très intéressante", mais ces réponses ne semblent pas satisfairent mes interlocuteurs. Je crois que ce qu'il faut entendre dans leur question "pourquoi?" c'est plutôt la question "pour quoi?".
Ce qui semble important dans la tête des gens c'est "à quoi ça sert" , c'est-à-dire "quelle fonction vas-tu occuper dans la société après de telles études?" ou encore "que vas-tu produire pour la société?".
J'ai l'impression qu'à la limite certains jeunes en viennent à choisir leur études en fonction du salaire que leur future place de travail leur rapportera. Je trouve ça assez incroyable. On vit dans une société utilitariste-capitaliste! Toutes nos actions doivent servir à produire quelque chose (à amasser de l'argent donc), on ne fait rien pour rien (rien pris comme non-rentabilité). Par exemple, le nouveau système d'études européennes (système de Bologne) propose un genre de cursus "rabais" en 3 ans au lieu de 4. Tout ça pour que les gens soient plus vite productifs! Personnellement, ça me fait assez peur.

Et finalement, la philo, ça sert à quoi? Il faut bien répoondre à cette fameuse question. Voilà d'abord ma réponse destinée aux personnes utilitaristes-capitalistes: Effectivement, les études de philosophie ne préparent pas directement à un métier spécifique. C'est plutôt un genre de tremplin. Une licence en philosophie permet d'acquérir une bonne culture générale et surtout une structure d'esprit ou capacité d'analyse assez intéressante dans le monde du travail. Les études en philosophie sont donc une bonne base. Voilà maintenant, un autre genre de réponse: Je fais des études de philosophie pour la philosophie elle-même, parce que j'aime ça, ça me passionne, simplement. Ces études m'apportent énormément. J'apprends à réfléchir autrement, non seulement de façon purement analytique mais aussi d'une manière différente, sur des sujets peu communs. Mais j'espère aussi qu'un jour mes études me serviront à apporter quelque chose de concret à autrui, dans un cadre plus large que le domaine académique. Ou qui sait, peut-être que je ferai un doctorat en philosophie et que je fnirai prof, toujours plongée dans des livres, dans un autre monde...

Ecrit par Aliena, le Samedi 16 Octobre 2004, 12:48 dans la rubrique "Journal de bord".
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Commentaires :

  newton
newton
16-10-04
à 20:53

Félicitations!!!

Tout d'abord, toutes mes félicitations pour tes brillantes prestations pour tes examens! Tu es la meilleure!!!
J'aimerais aussi te dire que je partage tout à fait ton avis à propos des études de philo: pour le moment, étudie, prends du plaisir et amuse-toi avec tes études! C'est très très important: faire ce que tu aimes et le faire entièrement! La question du "pour quoi" (en deux mots) est une question qui n'est d'ailleurs pas trop philosophique, en passant! ;-) Je reviendrai mettre un plus long commentaire un peu plus tard!
En attendant, bien du plaisir dans ces études, Madame la future Professeure! ;-)
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  newton
newton
17-10-04
à 10:28

Faire de la philo?

Voilà une petite suite à ce que j'ai commencé hier. J'aimerais apporter un petit commentaire sur ce que tu disais à propos des questions des gens lorsqu'on fait de la philo, du style: "ça sert à quoi?"
Hier, j'ai dit que ce n'était pas une question philosophique, et donc, à quoi bon se la poser? Je plaisante un peu, certes, mais je crois qu'il s'agit de fait de questions totalement différentes, d'un autre genre. Tu dis très justement que notre monde est utilitariste et capitaliste, et tu as raison. Dans ce cadre, si réfléchir ne rapporte pas, ça ne sert à rien, effectivement... mais c'est triste! Les seules personnes que le système dans lequel nous vivons autorise à réfléchir sont ceux qui font bouger les marionnettes, pourrions-nous dire. Mais que se passerait-il si c'était quelqu'un d'un peu (beaucoup) dingue qui se prenait à rêver de pouvoir et qui y parvenait... Les derniers exemples ne sont pas très glorieux (je pense en particulier à un petit moustachu à la fin des années 1930 en Allemagne...) Réfléchir est quelque de très important pour une vie sociale saine et agréable, là, je ne plaisante pas! et c'est le "travail" de chacun!!! Malheureusement, la montée des nationalismes ou plutôt des extrémismes n'est pas un signe positif d'une réflexion accrue... Les gens seraient-ils donc amateurs de pensées déjà toutes faites? J'ai parfois l'impression qu'il faut le croire... Mais je ne suis pas là pour peindre un tableau un peu triste de notre société. J'aimerais plutôt encourager à apprendre à réfléchir autrement, comme le propose très justement Aliena!
Merci pour tes réflexions, chère Aliena, mon amour! Je me réjouis déjà de lire tes futurs articles... Le monde a besoin de gens comme toi, sachant allier la réflexion à une grande dose de sentiments!

PS: Joyeux anniversaire!!! ;-)
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  Songe
Songe
20-10-04
à 15:55

L'amour de la sagesse ...

Bonjour Aliena,

 

J'ai beaucoup aimé cette réponse à la question du "pour quoi ?" des études de philosophie (et plus généralement de la philosophie dans l'esprit de beaucoup). J'ai moi-même fait un Deug de philosophie non pas dans l'optique professionnelle (le fait est que je ne fais jamais rien dans une optique professionnelle mais uniquement pour l'enrichissement personnel, étant persuadé que la profession se présentera elle-même dans le contexte de mes passions) mais avec cette curiosité insatiable qui me pousse à vouloir saisir la compréhension de tous les mécanismes métaphysiques, ontologiques, sociologiques, psychologiques, physiques, etc. J'ai moi aussi eu le droit à ce regard incrédule qui suit l'annonce de mes études et cette inévitable question du "ça sert à quoi ?" et "tu veux en faire quoi ?". J'ai toujours considéré qu'au-delà de la formation professionnelle ce qui importait était la formation intellectuelle et morale. Je pense que celui qui ne fait pas de la philosophie un enrichissement dont il dégage un enseignement personnel, est quelqu'un qui ne saisit pas la nature de la philosophie. La philosophie n'a jamais été pour moi une matière, une discipline au même titre que les autres cursus, c'est véritablement une aventure individuelle dans le monde des idées et des concepts et dans laquelle on ne peut se lancer qu'en conservant une relative indépendance d'esprit (je dis relative parce que je suis persuadé que si on ne construit pas un système de pensée on ne fait pas de la philosophie, on fait seulement de l'histoire de la philosophie; or construire un système demande à ce qu'on sache s'affranchir d'une appartenance pour construire la sienne).

En revanche quand tu dis "critiquer Kant" je ne peux m'empêcher de me demander ce qui au fond permet de critiquer un philosophe sur le fond de sa pensée à partir du moment où toute philosophie ne demeure finalement qu'une spéculation purement subjective, un système clos qui n'a de valeur que dans son ensemble et qui ne pourra jamais poser un absolu. Critiquer revient en fin de compte à disserter sur la valeur d'un raisonnement logique et à éprouver la pertinence d'un syllogisme.

En fait je crois que c'est pour cette raison que je n'ai pas poursuivi mes études de philosophie en licence : parce que j'avais ce sentiment que la philosophie à un certain niveau, dépassé son initiation et ses fondements, devient une aventure trop personnelle pour que le cadre de l'enseignement ne devienne pas une contrainte, un formatage selon des conventions et des jugements arbitraires.

D'autre part je ne conçois pas la philosophie autrement que profondément ancrée dans un vécu quotidien; en effet, comment peut-on affirmer faire de la philosophie, soit donc plonger dans l'ontologie, la métaphysique, les essences de l'existant et l'existence, sans faire l'expérience directe et impliquée de la réalité du monde. Les enseignements de la philosophie ont pris toute leur dimension et leur pertinence à compter de ce moment où j'ai interrompu mes études pour pénétrer le monde du travail (la "vie active"), le monde politique et associatif. C'est là que les outils philosophiques se sont révélés extraordinairement utiles en ce qu'ils m'ont permis de problématiser mon environnement, le conceptualiser jusqu'à en dégager les mécanismes comme on le ferait d'un texte de philo duquel il faudrait dégager la problématique. Vient un moment où la philosophie de cours n'est plus que discussion de définitions et batailles de syllogisme si elle ne fait pas ce retour sur une application au vécu, au vivant, au monde physique (notamment j'ai pu discuter une heure de réligion au téléphone avec une témoin de Jeovah sans pour autant avoir de culture réligieuse notable, simplement parce c'est sur la notion même de croyance et d'existence de Dieu (thème très récurrent en philosophie) que j'ai replacé le débat et non sur l'interprétation des écritures). C'est pour ça que je ne peux pas faire de la philosophie une passion en elle-même, parce qu'elle ne peut en aucun cas représenter une fin pour moi (ça me paraîtrait un non-sens) mais cette formidable dimension en plus à la compréhension, comme un sens supplémentaire qui s'applique en chaque chose que j'effleure de mes pensées : un sens aigu de la causalité et de la finalité en fait et ce grâce à une aptitude au détachement, à la relativisation (je compare souvent ce sentiment à une mise en abîme théatrale : je me pose en spectateur rationnel de moi et du monde).

Maintenant, en ce qui concerne le nouveau cursus, quel que soit le nombre d'années d'études, l'essentiel du travail est extra-scolaire et rien ne t'empêche d'assister à autant de cours cafés-philos que tu le souhaites à côté. Mais c'est vrai que le problème concerne la reconnaissance de l'intellectuel et de l'artiste puisqu'on ne juge pratiquement plus de la compétence d'une personne que relativement à son niveau de diplômes. Ce qui signifie que le savoir acquis hors du cursus d'enseignement a de moins en moins de moyens de se faire reconnaître et d'être valorisé. il faudrait qu'on ait cette possibilité d'éprouver ses compétences et connaissances directement, sans passer par des diplômes et des tests qui parfois demandent d'acquérir des savoirs parfaitement abstraits et inutiles par la suite.

Hmmm ... je vais m'arrêter là sinon je ne m'arrêterais plus. Je te souhaite simplement de vivre ta passion aussi longtemps que possible et de lui donner toute la dimension que tu désires dans ta vie, parce que rien ne me ravit plus que de rencontrer une passion vive et ambitieuse.

Bises

Songe

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  Aliena
Aliena
20-10-04
à 16:55

Re: L'amour de la sagesse ...

Tout d'abord, merci pour ton commentaire! J'aimerais revenir sur ce que tu dis à propos de critiquer un philosophe et son système de pensée. Tu dis que si on ne se forme pas soi-même un système de pensée alors on ne fait que de l'histoire de la philosophie. Mais ne crois-tu pas que si on place les philosophes et leurs doctrines dans le panier des choses "intouchables", là aussi on ne fait que de l'histoire de la philosophie? Personnellement, je pense que j'apprends énormément en essayant de confronter différentes doctrines sur un même sujet et en tentant ensuite de trouver ma propre réponse. Je crois qu'il faut aussi placer les pensées des philosophes dans un mouvement dynamique, dans une sorte de recherche toujours en devenir. Cependant, les courants philosophiques sont souvent inséparables d'un certain contexte et dans ce sens, aucun ne peut être vraiment absolu. Enfin, ce n'est qu'une opinion basée sur ma propre expérience, expérience qui me dit que ce qui me semble stimulant intellectuellement repose dans la comparaison, la recherche des failles et points forts des pensées philosophiques, dans l'interprétation et dans la recherche de solutions nouvelles.
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  Songe
Songe
20-10-04
à 18:52

Re: Re: L'amour de la sagesse ...

En fait, pour te répondre ainsi qu'à Newton, j'ai effectivement fait un raccourci un peu rapide sur la notion de critique. En fait je ne veux surtout pas faire de la philosophie et du philosophe des "intouchables" et j'avoue que la philosophie sans les débats passionnés en cours sur les hypothèses de chacun m'aurait paru assez frustrante. Ce que je voulais dire c'est que la critique est difficile à faire sur un point précis sans devoir remettre en cause le système de pensée dont découle logiquement l'argument. Et pour remettre en cause un système de pensée dans son ensemble on est amené finalement à se former le sien afin de rendre ses arguments viables jusqu'aux causes premières. Si je disais qu'on en est réduit à faire de l'histoire de la philo c'est que la critique est rarement accepté sur un point précis sans être appuyés par une controverse entre les philosophes, leurs courants ou une opposition de leurs pensées. Parce qu'on peut difficilement infirmer quelque chose qui reste purement spéculatif (à partir du moment où en philosophie on doit accepter le fait que tout est relatif et qu'il est difficile de donner une valeur de vérité sans référentiel absolu).

Sinon une autre possibilité c'est de contester la valeur logique du raisonnement parce qu'on ne peut contester la prédicat sans réviser le système de pensée dans son entier (si mon prédicat est "dieu existe" on ne peut me contredire qu'avec un système de pensée dont le prédicat est "dieu n'existe pas"). C'est sans doute ce que tu appelles les failles et là où tu places la possibilité d'évolution : dans le fait que si tu détectes une faiblesse tu rétablis le raisonnement pour l'amener à une conclusion plus forte. Mais ça implique que tu acceptes le système de pensées et plus précisément tous ses axiomes sinon tu fondes un nouveau système. Mais je concède que tout système n'est pas absolument clos et qu'il prend toujours ses sources dans ceux qu'ils l'ont précédé ou côtoyé.

Mais je trouve ça intéressant si tu prends une philosophie existante et que tu la remodèles pour te l'approprier (par exemple la phénoménologie transcendantale qui n'en est encore qu'à son introduction ;)), c'est une démarche vaste que je ne vois pas vraiment émerger aujourd'hui, à mon grand regret, parce qu'elle redonnerait toute sa vitalité à une philosophie devenue très académique et disciplinée (frileuse même dans son appréhension à innover). De toutes façons la philosophie comme je le disais dans mon commentaire se doit de puiser à toutes les sources possibles les fondements sur lesquels elle s'appuie, elle y gagne d'autant plus d'objectivité.

 

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  newton
newton
21-10-04
à 09:28

Re: Re: Re: L'amour de la sagesse ...

Je voudrais juste revenir sur un truc que tu dis et qui m'a un peu dérangé... Tu as dit que si j'avais une prémisse du type "Dieu existe", on ne pouvait me contredire qu'avec une prémisse du type "Dieu n'existe pas", c'est-à-dire une prémisse contradictoire à la mienne. C'est en partie juste, mais je crois que c'est insuffisant, parce que là, comme tu le fais justement remarquer, on ne peut pas vraiment avoir de dialogue constructif! et c'est là le problème... Je crois plutôt que nous devons prendre l'ensemble des prémisses et voir ce qui en découle... Si on peut en tirer des contradictions, c'est qu'il y a un problème et qu'il faut changer quelque chose, mais la contradiction n'est pas toujours évidente, parce qu'il s'agit de contradiction dans les conséquences de l'ensemble des prémisses... c'est ça qui corse le problème! et le rend intéressant!!! Ensuite, un autre moyen de critiquer un auteur est de montrer qu'on peut arriver aux mêmes conclusions que lui, en ayant cependant moins de prémisses, ou des prémisses plus acceptables par tous.

Encore juste une chose, à propos de la valeur relative de la vérité... C'est, je dirais, une relativité par rapport à un ensemble de prémisses, et c'est là qu'on voit justement l'importance du raisonnement et de la déduction, non? C'est vrai qu'avec un système logique, on n'étudie jamais la vérité (bien qu'on appelle valeur de "vérité" les valeurs qu'on attribue aux phrases), mais on étudie plutôt la validité! une petite nuance, de taille...

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  Songe
Songe
22-10-04
à 12:27

Re: Re: Re: Re: L'amour de la sagesse ...

Je suis d'accord avec toi et par la prémisse j'entendais l'ensemble des prémisses et même à ce moment-là on se heurte à un dialogue de sourd puisque les prémisses sont généralement arbitraires et indémontrables, ce sont des parti pris, des axiomes, etc. Comment, à ce moment-là imaginer qu'on puisse aboutir à autre chose qu'une polémique et, au mieux, un consensus de forme ? Il y aura bien contradiction mais la seule qui sera acceptée par ton interlocuteur sera celle qui concernera la cohérence de sa pratique, de son discours par rapport au fond de son idée (ce qui revient à s'identifier à son idée et lui montrer là où elle aboutit à une fausse application; en bref, tu acceptes son idée pour repérer les failles du discours qui la défend, c'est très généreux de ta part entre nous).

Sur la seconde critique, si je reprends mon exemple, je peux avoir d'une part le darwinisme et de l'autre le puritanisme américain qui ne sont jamais parvenu à une cohabition heureuse parce que décidément l'idée que Adam et Eve soit réduits à deux procaryotes dans la soupe primitive est une idée choquante pour ceux qui préfèrent voir Eve comme une amputation du brave Adam que le Seigneur aura ensuite modelé en tentatrice. Effectivement, si je me mets dans la peau du Darwiniste (j'avoue que le choix est très subjectif) je pourrais effectivement dire à vis à vis puritain : ton dieu je l'appelle Big Bang et tes miracles je les appelle contingences, au final, que je vienne du singe et toi des 500 enfants de mathusalem ne fait pas grande différence à l'heure actuelle puisque nous tenons tous les deux la fourchette dans la même main et partageons le même pain en ayant grandi dans le même pâté de maisons; nous partageons nos idées sur bien des choses mais nous ne nous accordons pas sur l'origine, la causalité, la finalité et la justification de ces choses, or cependant nous agissons de même et défendons de semblables valeurs.

Ca c'est effectivement le cas idéal de consensus où chacun tolère la conception de l'autre tant qu'elle n'est pas antinomique dans ses conséquences mais je ne pense pas qu'on arrive jamais au même conclusions avec des prémisses différentes, au mieux on aboutit à ce consensus sur des points précis mais je crois que les divergences refont rapidement surface sur d'autres points.

Tout à fait d'accord avec la distinction vérité/validité, je pense que c'est au niveau de la validité que se situe la possibilité d'un consensus et au niveau de la vérité que se situe la source des divergences.

 

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  newton
newton
25-10-04
à 16:33

Re: Re: Re: Re: Re: L'amour de la sagesse ...

Finalement, je crois que nous sommes assez d'accord, en tous cas sur le fond! En tous cas, j'apprécie bien ce genre de débat, constructif et intéressant. J'espère que nous pourrons nous lancer plus souvent dans de telles joutes philosophiques!!! ;-)

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  Songe
Songe
26-10-04
à 09:05

Re: Re: Re: Re: Re: Re: L'amour de la sagesse ...

J'apprécie aussi ces discussions et sur certains sujets je me sens de débattre indéfiniment mais je regrette que mon temps ne soit pas multiplié par 100 pour cela (j'avais rédigé une très longue réponse à la question du mal qu'évoquait Aliena avant qu'une coupure de courant me fasse envisager que la mal incarné devait lire par dessus mon épaule).

Mais dès que mon esprit logique et moral sera titillé je ne manquerais pas de participer à un nouveau débat (ce qui me rappelle au passage que j'ai deux jouebs que je néglige cruellement et dont je souhaitais faire un lieu de débat d'idées).

Bien à vous !!!

Songe

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  newton
newton
20-10-04
à 17:12

Re: L'amour de la sagesse ...

J'aimerais très rapidement revenir sur le fait de critiquer un philosophe. Je pense que c'est justement là où se situe la philosophie en son sens plein, c'est-à-dire alliant l'histoire de la philo avec la philosophie systématique. Donc, c'est là que ça devient le plus intéressant. Et la critique est toujours possible et ce, à cause en particulier des conséquences d'une certaine pensée, d'une idée, etc. C'est donc là qu'il faut chercher: déductions logiques, conséquences de données... et là, on peut parfois voir des incohérences ou du moins des choses inacceptables... Donc, la critique est bien nécessaire, je pense...

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  Miss-Jade
Miss-Jade
10-09-05
à 19:51

Re: Re: L'amour de la sagesse ...

Bonjour Aliena :)
Merci pour le lien vers cet article, c'est gentil :)
Je crois qu'on a un peu la même vision des choses. Sincèrement je n'ai pas envie d'arrêter la philosophie, parce que ça m'apporte énormément sur le plan personnel. Et j'ai pas forcément cette impression avec les autres matières ( ce qui ne m'empêche pas d'aimer l'anglais, l'histoire, etc... Mais ce n'est pas la même chose ).

En fait, ce qui se passe en ce moment, c'est que je commence à m'inquiéter sur mon avenir, et, même si j'adore la philo, je ne me sens pas capable d'en faire en sachant que ça ne me mènera "nulle part".
Je voudrais aussi rassurer mes parents en fait.
Ton commentaire m'a redonnée un peu d'espoir : je vois que les débouchés sont quand même assez divers à ce que tu en dis ( je ne te cacherai pas que beaucoup de gens m'ont dit le contraire. En gros, on m'a fait comprendre que c'était prof ou rien, et ça ne m'intéresse pas vraiment d'être prof ).

Ce que je veux cette année, c'est enfin me décider sur ce que je veux réellement faire de ma vie. Je ne veux plus faire de la philo pour faire de la philo, parce que je voudrais vraiment avoir une situation stable quand j'aurais fini mes études. Je voudrais un métier qui me plait, et qui me permette de vivre sans trop de problème d'argent, et aller en fac de philo me fait peur parce que je ne suis pas sûre de ce que je vais trouver à la fin.

Après, quoi que je puisse décider, tu peux être sûre d'une chose, j'arrêterai pas de lire des bouquins de philo. Je ne pourrais pas m'en passer^^

Et ce livre dont tu parles, c'est quoi les références exactes ? Et ça parle de quoi ?
( et cet article finalement, tu l'as écris ? ).
Voilà un truc qui m'intéresserait tiens, pouvoir écrire sur la philosophie *rêve*

Merci de te soucier de mes problèmes, ça m'aide ! En dehors de toi, je ne connais personne qui soit en fac de philo alors je peux pas vraiment me renseigner ( les gens à qui je demande ont pas mal d'a priori sur cette matière je crois :'( ).

Bonne soirée :)



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