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Mots de vent, mots vivants. Mots.
Je constate que j'ai une grande envie d'écrire ces derniers temps. L'écriture a toujours fait partie de ma vie. Cet exercice m'a aidée, bercée, rassurée, vidée et enmenée très haut. Entre journaux, notes, petites nouvelles, textes épars, j'ai voyagé. Il y a des périodes où j'écris énormément, d'autres où je n'écris rien.
Pendant longtemps, je n'ai pu écrire qu'à partir de sentiments, de sentiments sombres souvent. Au collège, j'ai appris l'écriture dirigée, contrainte. Cette nouvelle couleur m'a beaucoup apporté. J'aime marier les deux. J'ai des écrits sur support word, sur des vieilles disquettes perdues à jamais, des mails envoyés et pas sauvegardés, des coins de papier journal, des feuilles de cours, des cahiers, etc. Je pense en ce moment à un cahier rouge et à un cahier bleu, spécialement. Ces cahiers m'ont servi pendant mes cours de philo au collège. J'avais un professeur original. On ne faisait pas toujours de la philo, mais on écrivait beaucoup. J'ai gardé ces cahiers.
Donc je disais, j'écris, j'écrivais et j'écrirai j'espère.
PROLOGUE
Temps mort.
L’arbre aux bras d’argent.
On ne peut pas savoir ce qui est nous attend, c’est comme une page blanche, un esprit qui court trop vite. Alors il faut peut-être commencer par s’asseoir. Oui. Et puis c’est une... Comment savoir?
A chaque fois c’est différent et puis c’est le même monde. Monde? Est-ce que c’est un monde? Il y a trop de questions. C’est faux, il n’y a, il n’existe, que l’évidence. Les humains s’assoient l’un en face de l’autre, ils s’agitent et rient. Incompréhension. C’est tellement ici et maintenant que cela devient trop brillant, trop présent. Alors on ne voit rien, jamais. Impossible de commencer par le début. La fin? trop abrupte. Plonger, comme on entre dans l’eau, cette sensation de silence bourdonnant, l’ailleurs ici.
Face à face. Regards noyés.
En “réalité” ça commence par ce regard. Comme une clé qui ouvre une porte. Lentement, très doucement, une caresse à peine posée. La suite c’est un soupir tendre. On y entre avec une facilité déconcertante. C’est si simple.
La vie est folle, elle tourbillonne en tous sens, ne s’arrête jamais, court si vite. Marcher plus vite, plus loin, ne jamais penser. Noir. Continuer encore alors que c’est déjà trop tard, tomber de haut, écorchés vifs. Le jeu ne s’arrête pas.
Alors c’est cela, c’est une pause, une paranthèse. Une plénitude immense qui suspend le temps. Tout est limpide, tout coule. Plus de question, plus de vide, plus de mal. Le “tout” est plein et rond, il remplit l’infini. C’est un voyage vers une terre plus juste. Deux mains enlacées, un et un font un. Contact fragile qui porte le monde sur ses épaules. Assis au sommet de l’univers, le vent murmure des multitudes d’étoiles. Il ne faut pas y toucher, ne pas l’altérer, il est là, le retenir encore. Lueur frêle qu’on voudrait tant apprivoiser mais elle est fugace. Flotter dans cet instant d’éternité et puis... soupir. Il n’existe que l’évidence.
Retomber. La gifle est brutale, violente. Déchirure nette. C’est la fin. Pantins de carton et arbres morts. Rien.
Ecrit il y a 3 ou 4 ans, ai perdu l'original.
Pendant longtemps, je n'ai pu écrire qu'à partir de sentiments, de sentiments sombres souvent. Au collège, j'ai appris l'écriture dirigée, contrainte. Cette nouvelle couleur m'a beaucoup apporté. J'aime marier les deux. J'ai des écrits sur support word, sur des vieilles disquettes perdues à jamais, des mails envoyés et pas sauvegardés, des coins de papier journal, des feuilles de cours, des cahiers, etc. Je pense en ce moment à un cahier rouge et à un cahier bleu, spécialement. Ces cahiers m'ont servi pendant mes cours de philo au collège. J'avais un professeur original. On ne faisait pas toujours de la philo, mais on écrivait beaucoup. J'ai gardé ces cahiers.
Donc je disais, j'écris, j'écrivais et j'écrirai j'espère.
PROLOGUE
Temps mort.
L’arbre aux bras d’argent.
On ne peut pas savoir ce qui est nous attend, c’est comme une page blanche, un esprit qui court trop vite. Alors il faut peut-être commencer par s’asseoir. Oui. Et puis c’est une... Comment savoir?
A chaque fois c’est différent et puis c’est le même monde. Monde? Est-ce que c’est un monde? Il y a trop de questions. C’est faux, il n’y a, il n’existe, que l’évidence. Les humains s’assoient l’un en face de l’autre, ils s’agitent et rient. Incompréhension. C’est tellement ici et maintenant que cela devient trop brillant, trop présent. Alors on ne voit rien, jamais. Impossible de commencer par le début. La fin? trop abrupte. Plonger, comme on entre dans l’eau, cette sensation de silence bourdonnant, l’ailleurs ici.
Face à face. Regards noyés.
En “réalité” ça commence par ce regard. Comme une clé qui ouvre une porte. Lentement, très doucement, une caresse à peine posée. La suite c’est un soupir tendre. On y entre avec une facilité déconcertante. C’est si simple.
La vie est folle, elle tourbillonne en tous sens, ne s’arrête jamais, court si vite. Marcher plus vite, plus loin, ne jamais penser. Noir. Continuer encore alors que c’est déjà trop tard, tomber de haut, écorchés vifs. Le jeu ne s’arrête pas.
Alors c’est cela, c’est une pause, une paranthèse. Une plénitude immense qui suspend le temps. Tout est limpide, tout coule. Plus de question, plus de vide, plus de mal. Le “tout” est plein et rond, il remplit l’infini. C’est un voyage vers une terre plus juste. Deux mains enlacées, un et un font un. Contact fragile qui porte le monde sur ses épaules. Assis au sommet de l’univers, le vent murmure des multitudes d’étoiles. Il ne faut pas y toucher, ne pas l’altérer, il est là, le retenir encore. Lueur frêle qu’on voudrait tant apprivoiser mais elle est fugace. Flotter dans cet instant d’éternité et puis... soupir. Il n’existe que l’évidence.
Retomber. La gifle est brutale, violente. Déchirure nette. C’est la fin. Pantins de carton et arbres morts. Rien.
Ecrit il y a 3 ou 4 ans, ai perdu l'original.
Ecrit par Aliena, le Dimanche 14 Août 2005, 11:27 dans la rubrique "Journal de bord".
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Commentaires :
Gwilh |
Tout ce que tu écris, on le ressent pendant la lecture. Tu sais mettre les bons mots au bon moment. J'ai beaucoup aimé le passage de la clé et du regard. Comme une pause dans l'écriture, qui se met ensuite à tourner de plus en plus brutalement, comme pour engloutir le lecteur (et je me rends compte là que je paraphrase ton texte. la preuve de ce que je viens de dire... Ce n'est plus du simple déchiffrage de lettres, c'est de la sensation). Félicitation. ;-) @bientôt Repondre a ce commentaire
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Aliena 14-08-05
à 16:05 |
Re:Merci... ça me touche.
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Sylvano 14-08-05
à 16:11 |
Mon motJe partage la pensée de Gwilh; ton site est très organisé, tes articles sensationnels...courage !!! Repondre a ce commentaire
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à 12:11