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Le problème du mal

Voilà une partie de ce que je prépare pour mes examens. Ces thèses sont tirées d'un livre d'Eliette Abécassis, "Petite métaphysique du meurtre". Il s'agit de se pencher sur la question du mal: comment? pourquoi? Pour cela, elle prend l'exemple de la Shoah.

Pour commencer, quelques définitions de base:
1) mal cosmologique : mal présent dans l’univers (souffrance, mort)
2) mal cosmique : mal que l’homme fait à l’homme (meurtre, violence)
a) mal humain : fait selon des motifs et des mobiles
b) mal radical : fait dans le seul but de faire le mal

Ensuite, comment penser le mal?
Il y a plusieurs possibilités. Abécassis va examiner chaque possibilité et montrer qu'on arrive à rien, ou presque. Première possibilité: Dieu.
Nous avons un paradoxe assez évident entre l'existence de Dieu et la présence du mal. Dieu est dit tout-puissant et providentiel. Or, s'Il est tout-puissant, pourquoi laisse-t-Il faire le mal? De même, s'Il est providentiel pourquoi le mal existe-t-il?
Voici, quelques essais de résolution. Tout d'abord, la théodicée classique: nous ignorons le point de vue de Dieu, peut-être un mal produira-t-il un bien. Malheureusement, cette solution est inapplicable dans le cas du mal radical. Une autre possibilité est la théologie du "malgré". C'est-à-dire qu'il faut croire malgré tout, sous peine de donner raison au mal. Mais là, on donne un sen au mal.
Ces théodicées impliquent une justification du mal (soit un bien caché, soit un bien futur). Si on applique cela au mal non - cosmologique,on le justifie.
Erreur : établir la croyance et la foi sur le mal, toute théologie, parce qu’elle implique une justification de Dieu. Ceci consiste à donner un sens au mal, et donc contribue à le propager. En résumé, nous avons 3 possibilités : - théologie de la révolte - croire en un Dieu de l’Histoire (ne pas donner victoire au nazisme) - théologie du « malgré » Le mal semble fonctionner comme preuve ontologique de l’existence de Dieu. Ceci nous ramène au problème du Dieu tout-puissant (si Dieu est tout-puissant : pourquoi laisse-t-Il faire le mal ? si il n’est pas tout-puissant, est-Il Dieu ?) Nous pourrions alors dire que Dieu est « souffrant »,qu’Il est affecté par ce qui se passe. Mais cela revient à dire que l’idée de Dieu est fondée sur le mal qu’elle incorpore ontologiquement.
=> on justifie Dieu par le mal et le mal par Dieu => le mal ne peut pas être l’oeuvre de Dieu ; la théologie est impuissante à expliquer le mal parce qu’elle lie le mal et Dieu.
Il faut donc passer à une autre possibilité que celle de Dieu.

Essayons l'idée de la gnose. Celle-ci consiste en une connaissance possible du mal et de son pourquoi. Si on la pousse un peu, nous arrivons à une division en deux forces, Dieu et une entité opposée. Mais cela amène à la perpétuation du mal et à sa déification, c’est-à-dire que la division en bien et mal implique de donner une substance au mal et donc de le commettre et de le perpétuer. (C’est pourquoi St-Augustin a préféré penser le mal comme néant. Mais le problème est : pourquoi l’homme décide-t-il de faire le mal ?) Encore un échec. Au suivant!

L'histoire. C'est-à-dire, comprendre et expliquer le mal, Aux yeux de l’historien, la victime et le bourreau sont sur le même plan, il y a une rationalisation du mal. Mais cette rationalisation implique une justification. En expliquant on ne fait que redoubler la question, on a trouvé le « pourquoi » tel mal est possible, mais pas le « comment » tel mal peut-il être possible. On passe à une autre possibilité.

La mémoire. Problème : comment rappeler sans propager ? comment perpétuer sans perpétrer ?
- silence : perpétuation du mal (ne pas parler transmet le mal de génération en génération)
- mémoire : on a la volonté de se souvenir (« devoir de mémoire », monuments) mais le fait devoir faire ceci pour se souvenir montre qu’on a déjà oublié (aussi : complexe de culpabilité)
La mémoire échoue dans sa volonté de donner une réponse à la question du mal. On continue.

La philosophie.Il faut envisager le mal comme une entité conceptuelle et non comme une substance ou comme une absence d’être (augustinisme).
1) séparer la philosophie et la théologie dans la question du mal
2) envisager que ni la théologie, ni la gnose, ni l’histoire, ni la mémoire ne parviennent à donner de réponse, car elles tendent à faire du mal une valeur.
3) rechercher les principes du mal sans l’expliquer moralement
4) éviter les confusions suivantes :
- historien : mal radical est le mal humain ; le mal cosmique est donc le mal humain.
- théologien et gnostique : mal cosmique est le mal cosmologique
5) la bonne question est « comment » et non « pourquoi »
Après ce parcours infructueux, Abécassis essaye de posser quelques prinicpes du mal.

1. scission
Le mal introduit une scission à l’intérieure de l’être :
1) conscience commettant l’acte (agissante)
2) conscience considérant l’acte commis (réfléchissante)
=> opposition avec l’empathie, union sujet – objet
=> Si 2) gagne la lutte, il y a présence de remords, si 1) gagne c’est le mal radical.
2. compréhension
Le mal a un caractère englobant (il comprend qui veut le comprendre). La justification (ex : histoire) permet l’englobement. Dialoguer avec le mal c’est le propager (participer à la scission), lui opposer le bien c’est le justifier, car c’est l’envisager comme une alternative au bien.
=> Toute relation au mal (combat ou compréhension) est une relation avec et de là une participation au mal.
3. contagion
Le mal progresse par contagion, celle-ci progresse par le regard. Regarder le mal c’est être pris par lui (impossible d’être neutre).Rejet du mal : « ma conscience est UNE, pas de scission » (conscience morale)
=> le regard crée la scission
Que faire?: retrouver l’unité !
- retrouver l’innocence : impossible
- réparer : justice
Autres voies de progression : perpétuation (le mal subi ne peut être gardé), séduction (le mal comme aide pour accéder au pouvoir)

Voilà, j'ai exposé les points principaux de l'analyse d'Abécassis. Qu'en pensez-vous? Personnellement, je trouve ça très intéressant. Un peu plus loin, dans son ouvrage, elle propose quelques réponses au mal. Je n'ai pas cru bon d'en faire mention, les trouvant insuffisament fondées.
Ecrit par Aliena, le Lundi 13 Septembre 2004, 17:40 dans la rubrique "Philosophie".
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Commentaires :

  Gamin
Gamin
13-09-04
à 18:13

Très intéressant, mais la philosophie, très peu pour moi, merci...

Par contre, ton exposé soulève plusieurs points, y'a pas de doute, mais j'aurais du mal à disserter sur un tel sujet... Désolé...

Repondre a ce commentaire

  newton
newton
14-09-04
à 18:47

Pourquoi tant de mal?

Voilà un sujet bien intéressant que celui du bien et du mal, mais il n'est pas évident, et je trouve que Abécassis montre bien cette difficulté lorsqu'elle essaie d'apporter sa propre solution, ayant réfuté l'acceptabilité des autres solutions qu'elle a présenté. Quand je lis la partie sur la réfutation de diverses théories du mal, lorsqu'elle dit que toutes sont en fait des vecteurs du mal et ne l'empêchent nullement comme ce devrait être le cas, je me dis qu'il y a en fait deux questions qu'elle confond peut-être. La première question est celle de la "justification du mal" par une théorie et la seconde est celle de savoir pourquoi et comment se propage le mal afin de pouvoir l'arrêter. Il me semble que les deux questions mériteraient un traitement totalement différent.

La deuxième question, celle de la propagation du mal, est celle que tout le monde se pose face au mal: "pourquoi tant de mal?, comment est-ce possible?" Et là, nous devons souvent nous résigner à ne pas trouver de réponse (d'ailleurs elle n'en donne pas vraiment non plus, du moins pas de réponse définitive). La première question, celle de la théorie du mal que j'ai un peu odieusement appelée ci-dessus "justification du mal" (c'est un terme sauf erreur de Abécassis), est totalement différente. Elle peut être traitée philosophiquement, mais de manière purement théorique. Elle ne peut pas avoir réellement d'incidence sur notre quotidien, sur notre appréhension propre du mal, dans le cas particulier. En effet, que Dieu permette ou ne permette pas un mal, lorsque ce mal est là, cela ne nous est-il pas complètement égal? (quel que soit le mal d'ailleurs...)

Que dire alors de tout ce mal qui se fait dans notre monde (il y a d'ailleurs un article intéressant de Hiphopforever à ce sujet-là, sur la télé, du 9.09.04, sauf erreur), que dire pour le faire cesser? ou plutôt que faire pour le faire cesser? C'est là qu'intervient la deuxième question. Car le seul moyen d'arrêter la propagation, selon moi, c'est de s'y opposer et donc, de ne jamais s'en servir (même pour répondre au mal). Ce n'est certes pas évident, mais je crois que c'est la seule solution. Bref, ce sujet est vaste et difficile... Il faudra y revenir!

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  hiphopforever44
hiphopforever44
02-11-04
à 16:14

Ouai ouai ouai ... Beaucoup de réfexion a derrière, c'est sur. Mais j'aurai une question primordiale à poser : ET TOI, QUAND PENSES-TU ? Parce que a réflexion d'Abécassis, elle est bien belle, mais je trouve domage de s'y limiter.

Et ouai le ptt Lolo est de retour, plus fort que jamais et toujours en quete de véracité ... Donnes donc ton avis putot que celui de ceux qui se prétendent philosophes, ça serai pas mieux !? Il n'y a de philosophe qu'en toi meme, et il n'y a que toi même qui puisse te dire si tu as raison ou tord. La seule mauvaise pensée c'est celle qui ne viens pas de toi même. Enfin bref, qui suis-je donc pour donner des sermons ... Je m'étonnes moi même, c'est vrai j'ai pas a faire ça. Donc, discertons.

Tout d'abord, au niveau de la cohésion entre le mal et l'idée de Dieu, c'est vrai que ça pose des questions ... A vrai dire, ayant lu une bonne partie du Premier Testamant (bien que non croyant, faut bien ce renseigner), je trouve que Dieu dedans, j'espere qu'il ne m'en voudra pas, et que je n'offencerai personne en disant ça (heu la j'en demande trop je pense) et bin il a l'air d'un beau salop ... Parce que pour forcer le pharaon à refuser de relacher son peuple, juste  pour pouvoir en faire toujours plus dans l'horreur des plaies d"Egypte et ainsi montrer son pouvoir, bin faut vraiment avoir un grain ... désolé pour ceux que j'ai choqué, sachez que je respecte la religion margré tout, mais plus comme un moyen de catalyser ceux qui en ont besoin que comme une fin en soi. Enfin bref là n'est pas le propos ce soir (enfin cet aprem mais ça sonnai moins bien ;-). Don Dieu, Dieu, Dieu, bin pourquoi toujours vouloir voir Dieu partout ? Je pense que le mal est plus a voir dans l'homme qu'en Dieu ... Je m'explique.

Pour moi, le mal, ça n'existe pas. Ou tout du moins, ça ne devrai pas exister. J'entends déjà les "ouai bin ça on t'a pas attendu pour le penser !!" ... C'est pas ce que vous pensez : ce que je veut dire, c'est pas du tout sur un plan moral. Je parlais dans le cadre que l'hypothèse qui soutant toutes mes reflexions (wahou, je déchire le voc today !) : l'homme est une habération de la nature, il n'aurait jamais du et ne devrait pas exister. Or, regardant la nature en dehors de tout ce que l'homme a put lui faire, que constate t'on ? Le mal n'existe pas. Donnez moi un exemple de mal dans la nature. Tout n'est qu'harmonie, nécéssité, survie, rien de tout ce que l'homme a inventé de soufrance, de haine, de violence, de destruction, de tuerie, de barbarerie. Pas de tuerie pour le plaisir, pas de destruction pour le prétendu progres, pas de tout ça. Le mal n'existe pas sur terre, pas en dehors en tout cas de ce que l'homme a créé. Car oui, c'est bien l'homme, ce fils maudit de la planète que a créé le mal. Partout ou il veut semer des graines de progres, d'entraide, ne souffle que le vent de la discorde, des masacres, des destructions, bref, du mal. C'est peut etre dur a admettre, mais le mal est la plus grande création de l'homme.

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