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Un baiser sur la place St-Pierre
Avril 2004. Assis sur un banc, sur le quai de la gare. La nuit est tombée et il règne un froid de fin d'hiver. Regards furtifs et sourires presque crispés. Plusieurs autres personnes attendent le train, dans cette foule du soir, est-ce qu'il y a un visage connu? Dans quelques minutes, le train sera là, peut-être qu'on pourra se prendre la main.
Un peu plus tard, dans une autre gare. Le trains suivant nous attend. Celui-ci nous conduira jusqu'à Rome. Demain, le ciel aura une autre couleur, ce sera une nouvelle réalité, une nouvelle histoire. Avec nous, le compartiment est plein et ça se sent... Aucune importance. Il faut se coucher, dormir et attendre. On se regarde, heureux, mais n'osant pas encore y croire.Le train roule, roule, roule... Alors que le jour se lève lentement, nous arrivons à Florence. Le besoin d'air se fait sentir, j'ouvre la fenêtre, dans le couloir. Nous sommes ensemble, en Italie, dans un train, personne ne nous connaît. Dans les bras l'un de l'autre... Indescriptible. C'est si bon de baisser sa garde, de pouvoir se toucher et se sourire, librement. Devant nous, deux jours, rien que pour nous. A Rome. Les bagages sont déposés à l'hôtel, la ville est à nos pieds. C'est un instant merveilleux que de se prendre la main, et simplement marcher côte à côte. Tout est oublié, il n'y a plus que notre bonheur.Nous n'avons que deux jours, les visites s'enchaînent, ça va si vite. La célèbre fontaine de Trevi. Une multitude de petites pièces de monnaie brillent au fond de la fontaine. Nous allons faire un voeu, comme le veut la tradition. Sans nous concerter, nous faisons le même voeu. Je fais le voeu de pouvoir l'aimer ma vie durant. Il fait de même. Peut-être... La place St-Pierre. Sans réfléchir, et avec toute la tendresse du monde, nous échangeons un baiser. Ce n'est pas un baiser vengeur, ni vindicatif, c'est un baiser très amoureux et simple. la nuit tombe déjà sur notre rêve. Le train va nous ramener en Suisse, dans la réalité. Il faudra apprendre à ne plus se prendre la main dans la rue, à ne plus montrer le moindre signe d'affection en public. Une habitude à reprendre. Mais, ce soir-là, assise dans le wagon, j'ai mal. Je ne veux pas que ça s'arrête, je ne comprends pas pourquoi il doit en être ainsi. A ce jour, novembre 2004, nos voies ont fini par se rejoindre. Après mûre réflexion, mon amoureux, ou plutôt mon fiancé devrais-je dire, a choisi de quitter les ordres. Ensemble, ivres de bonheur.Ecrit par Aliena, le Mardi 16 Novembre 2004, 17:27 dans la rubrique "Journal de bord".
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